Lecture dans le budget 2010-2011
A la fin de la saison 2010/2011, le Budget de l’Esperance sportive de Tunis a atteint 12 895 023 Dinars, enregistrant ainsi une croissance annuelle moyenne de 9,8% depuis la saison 2007/2008, date de prise en main par Hamdi Meddeb des destinées du club phare du pays.
Une lecture globale des chiffres présentés à l’Assemblé générale ordinaire du 24/09/2011, montre une certaine diversité rassurante des ressources de l’Espérance avec une légère prépondérance des recettes des stades.
Les recettes des stades ont atteint, à la fin de la saison précédente, 3 766 674 Dinars représentant près de 30% du total des ressources. Ce montant inclut la prime de finaliste de la dernière édition de la CAF Orange Champions League pour un montant de 1 312 757 Dinars. Il y a lieu de signaler, aussi, que les recettes des matches ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 19,2% depuis la saison 2007/2008 indiquant l’implication croissante des Sang et Or dans le financement de leur club. Lors de la saison écoulée, les abonnements ont totalisé 1 421 193 Dinars représentant 38% des recettes des Stades et 11% de l’ensemble des ressources. La part des abonnements dans l’ensemble des ressources stagne depuis 2007 entre 10 et 11%. Ceci est surtout dû à des très mauvaises appréciations de l’élasticité prix de la demande lors des deux augmentations des prix des abonnements durant la période 2007/2011.
La cession de joueurs a rapporté aux caisses de l’Esperance 1 933 310 Dinars dont 1 400 000 Dinars provenant de la cession de Ahmed Sassi au club allemand de Hoffenheim.
Toujours côté ressources, il nous semble pertinent de signaler l’apport anecdotique des recettes TV qui ne dépassent pas le 1,74% de nos ressources. L’Espérance fait, pourtant, la pluie et le beau temps de l’audimat et il nous semble absurde que la fédération continue à adopter une politique prolétaire dans sa répartition des recettes TV.
Côté Dépenses, la part du lion revient logiquement à la catégorie séniors de la section football avec 9 101 897 Dinars représentant 70,6% de l’ensemble des dépenses du club.
Les dépenses des autres catégories de la section foot ont totalisé 891 028 Dinars dont 335 221 Dinars pour le seul centre de formation. A signaler qu’au cours de la saison 2010/2011, les dépenses des catégories jeunes ont atteint un niveau inférieur à celui de 2007/2008, saison ou ces dépenses s’élevaient à 983 432 Dinars. Nous comprenons que la pression des résultats pousse inexorablement vers la focalisation sur l’équipe séniors. Mais nous attirons l’attention de notre bureau directeur que le retour sur investissement du centre de formation peut défier toute logique d’investissement (le cas de Sassi est plus qu’édifiant la dessus) et qu’il serait peut être judicieux de creuser, encore plus, pour trouver des ressources supplémentaires pour les catégories jeunes.
Les autres sections ont accaparé 11,2% des dépenses du club avec un montant de 1 443 514 Dinars. Ces sections ont enregistré la plus faible croissance annuelle moyenne des rubriques de dépenses depuis la saison 2007/2008 avec 4,2%. Ce choix nous semble logique, aussi dur soit-il, car en Tunisie seul le foot est roi et capable de drainer régulièrement le public et les recettes publicitaires.
Notons, enfin, que les dépenses de fonctionnement du club ont totalisé 1 122 294 Dinars représentant 8,7% de l’ensemble des dépenses. La part du lion dans cette catégorie revient aux frais d’organisation des matchs avec 525 355 Dinars.
Lecture dans l’évolution budgétaire sur la période 2007-2011.
La structure des ressources de l’Espérance a connu une importante mutation depuis la saison 2007-2008. En effet si on suppose une répartition entre ressources intrinsèques au club et donc relativement stables et ressources étroitement liées au poids financier et à l’efficacité du Bureau directeur, on pourrait scinder les ressources du club comme suit :
• Ressources intrinsèques au club:
o Contribution du ministère du sport
o Recettes du stade
o Les recettes TV
o Cession des joueurs
o Revenus de l’hôtel et du parc
• Ressources étroitement liées au poids financier et à l’efficacité du Bureau directeur :
o Dons des supporters et autres donateurs
o Publicité et sponsoring (le contexte tunisien fait qu’actuellement cette rubrique dépend trop de l’intuitu-personae)
Une lecture de l’évolution des ressources du club selon cette répartition, montre qu’un grand effort a été fait depuis 2007 pour renforcer l’autonomie financière du club. Au cours de la saison 2007/2008, les ressources intrinsèques au club ne représentaient que 32,2% de l’ensemble des ressources alors qu’en 2010/2011, cette catégorie de ressources a atteint 57,2%.
Il convient de signaler la baisse salutaire de la dépendance du club envers les donateurs. En effet cette rubrique de ressources a enregistré une baisse moyenne annuelle de près de 17% entre 2007 et 2011, passant de 4 991 092 Dinars à 2 896 248 Dinars. Cette rubrique continue néanmoins à représenter une grosse part dans nos ressources avec une moyenne de 31% sur la période 2007-2011. Autre signe alarmant concernant cette rubrique, l’information selon laquelle, la saison écoulée, le président Hamdi Meddeb serait à lui seule l’origine de près de 2,8 Millions de Dinars, soit la quasi-totalité de cette rubrique. Ceci pose plein de questions sur l’apport d’autres grandes figures du monde des affaires connus pour leur
amour et leur soutient à l’Espérance.
La rubrique publicité et sponsoring a de son côté connu durant la période 2007/2011 une belle croissance annuelle moyenne qui atteint 24,12%. Nous demeurons convaincus que cette rubrique pourrait encore être étoffée par les actions de merchandising des accessoires dans lesquelles l’espérance fait cruellement défaut.
Toujours un point noir dans les ressources du club, les recettes TV ont bizarrement connu une baisse moyenne annuelle de 6% sur la période 2007/2011. Quand on sait que l’Espérance est de loin le club tunisien le plus titré sur cette période, on se rend aisément compte de l’amateurisme et l’incompétence des bureaux fédéraux à qui incombe la charge de la commercialisation et surtout la répartition des recettes de transmission télévisée entre les clubs.
Un bon point est à mettre à l’actif des recettes de l’hôtel et du parc qui ont enregistré une croissance annuelle moyenne de près de 43% sur la période 2007/2011 pour atteindre 613 917 Dinars lors de la saison écoulée.
Côté évolution des Dépenses, nous remarquons que depuis la saison 2007/2008, la catégorie séniors de la section football a vu ses dépenses croitre avec une moyenne annuelle de près de 20%. Ce taux peut paraître inflationniste par rapport à la conjoncture du pays, mais il n’en demeure pas moins logique au vu de la spécificité passionnelle du foot. Le montant des dépenses de la catégorie séniors englobe, outre la masse salariale des joueurs et du Staff, les frais d’hébergement et de déplacement en Tunisie et en Afrique ainsi que les coûts des stages et des soins. Quand on sait que dans les clubs européens, la masse salariale atteint à elle seule près de 75% des revenus en moyennes, on déduit aisément que la gestion de notre club n’a rien à envier aux plus grands.
Les dépenses de fonctionnement ont enregistré à leur tour une inflation annuelle moyenne de près de 10% depuis la saison 2007/2008. Un effort particulier doit, à notre avis, être fait dans la rationalisation de ces dépenses, et spécialement ceux relatifs à l’organisation des matchs. En effet le poids de dépenses d’organisation par rapport aux recettes des stades ne cesse de croitre passant de 18% lors de la saison 2007/2008 à près de 22% lors de la saison écoulée.
Côté déficit, l’Esperance a enregistré une deuxième année consécutive de déficit (289 385 Dinars et 209 716 Dinars de déficit respectivement pour 2009/2010 et 2010/2011) après les petits excédents enregistrés lors des saisons 2007/2008 et 2008/2009 (respectivement 32 715 Dinars et 146 662 Dinars). Le montant du déficit reste cependant soutenable comparé à l’importance du budget.
