Bien couvrir l’histoire d’un club légendaire comme l’Espérance Sportive de Tunis, à l’entame de sa dernière décennie avant de devenir centenaire, est une entreprise ambitieuse, demandant une approche aussi bien exhaustive que sérieuse. Ce n’est pas tant la richesse de son palmarès, de loin le plus garni en Tunisie et un des meilleurs sur le plan africain et arabe, toutes sections confondues, qui en est la cause, mais il y a également des ramifications politiques, sociales, culturelles et économiques qui découlent d’un parcours unique en son genre, riche en rebondissements, rempli d’embûches et plein d’adversité, ce qui rend la tâche encore plus fastidieuse. Nous nous contenterons dans ce qui suit d’évoquer les faits les plus saillants de la vie du club et de sa section football, avec comme objectif d’enrichir au fur et à mesure cette glorieuse histoire, et ce, grâce à la contribution des Espérantistes, les protagonistes avant tout, et des sportifs de tous bords.
La naissance du club
L’arrivée de l’Espérance Sportive, qui fut le nom originel du club, sur la scène nationale tunisienne est en elle-même un signe du destin qui sera le sien. Et pour cause : il s’agit de l’aboutissement d’un projet révolutionnaire, à l’époque – et qui continue à l’être aujourd’hui – ayant pris du temps à germer dans une communauté arabo-musulmane, pourtant la plus représentative de la Tunisie, qui a pu surmonter tous les obstacles érigés par une présence coloniale, bien en place depuis presque quarante (40) ans (1881) au moment des faits. On comprend mieux alors pourquoi l’Espérance se révèlera plus tard comme une locomotive nationale aussi bien au niveau sportif qu’au niveau de la mobilisation des masses, à tel point que le Combattant Suprême, Habib Bourguiba, en a fait un instrument de prédilection dans la lutte anti-coloniale, avant d’en devenir le Président d’honneur. Au fil de son évolution, le club créé pour la pratique du football inèegrera d’autres sections sportives à partir notamment des années 50, pour se transformer en club omnisports des plus populaires et respectés sur la scène aussi bien continentale (Afrique) que régionale (arabe).
En effet, et avant de voir officiellement le jour le 15 Janvier 1919, les fondateurs du club ont dû vivre plein de péripéties et épisodes aussi marquants les uns que les autres, que ce soit sur le plan individuel que collectif, rendant l’idée de la création d’un club de football arabo-musulman en Tunisie, un objectif incontournable, s’inscrivant dans une lignée identitaire et revendicatrice épousant bien son temps, alors que le pays était sous la tutelle française.
Ce n’est donc pas l’idée en elle-même qui est révolutionnaire, mais la capacité de voir naître cette première association qui représentait le plus grand défi. C’est ce qu’auront réalisé des jeunes, dont les noms retentiront à jamais dans l’histoire de l’Espérance, mais aussi du pays, répondant aux noms de Mohamed Zouaoui (18 ans), le principal instigateur, et Hédi Kallel (20 ans), qui, de fil en aiguille, sont parvenus à mener le bateau à bon port, au bout d’un parcours plein de renversements et de tempêtes, aidés au passage par des amis et connaissances des moins introduits aux plus aguerris, à l’instar de Abdelhamid Zaouch et Laâroussi Turki (dit Ben Osman), et plein d’autres dont il est difficile, aujourd’hui, de mentionner tous les noms, vu la portée sociopolitique d’une telle initiative.
Le site officiel du club relate d’ailleurs dans les détails les moments forts entourant la création de l’Espérance, comme les incidents ayant suivi la défaite du Stade Africain contre le Stade Tunisois pendant l’automne 1917 et qui ont constitué un point tournant dans l’histoire footballistique du pays, dans la mesure où leur fusion plus tard des deux clubs sus-mentionnés, refusée par Mohamed Zouaoui, aura donné naissance à l’Union Sportive Tunisienne, porte flambeau de la communauté juive sur les terrains de football.
Faut-il également préciser que le nom Espérance est inspiré de la dénomination du café qui constituait le lieu de rassemblement de ses fondateurs, situé aux abords de la vieille médina pas loin de Bab Djazira. Mais ce nom au fait, l’Espérance, représentait parfaitement l’état d’esprit d’une jeunesse arabo-musulmane qui voulait se donner les moyens d’affirmer son identité, de croire en ses moyens à lutter, aussi symboliquement soit-il, contre la tyrannie et l’injustice du régime colonial de l’époque, afin de s’affranchir des interdits et d’accéder à des activités réservées jusqu’alors à une élite minoritaire.
Les premières couleurs du club furent d’ailleurs le vert et le blanc, par allégeance à l’identité musulmane, qui tranchait justement avec les équipes d’autres origines, aussi bien religieuse que raciale, au sein desquelles quelques «indigènes» sont autorisés à l’occasion faute d’autres alternatives.
Ce qu’il faut retenir d’ailleurs, c’est qu’un tel accouchement ne s’est pas passé sans heurts, dans la mesure où les futurs dirigeants de l’époque ont dû accepter la condition d’intégrer un membre français au sein du comité directeur. Cela défaisait du reste l’essence même d’une association complètement arabo-musulmane, mais vu le contexte et l’approche du début du championnat de la Promotion 2è Série de la Ligue de Tunisie (équivalent à la Ligue 3) , et ce, après l’accord verbal obtenu des autorités compétentes au mois de novembre 1918 pour y participer, il n,était plus question de perdre du temps. Ayant peu de connexions au sein de la communauté française coloniale, Laâroussi Ben Osman a alors proposé son supérieur immédiat, secrétaire d’Administration Centrale du Gouvernement, un dénommé Louis Montassier, dont la condition pour prêter son nom à une telle entreprise, rajoutant ainsi une nouvelle couche, est d’occuper le poste président. Vu la bousculade des évènements, la présidence, honorifique du reste, lui fut concédée, mais aussitôt retirée dès que la législation a été changée à peine quelques mois plus tard (juillet 1919), date à laquelle Mohamed Melki est devenu le premier président d’une association sportive de football 100% arabo-musulmane en Tunisie.
L’avant indépendance
Évoluant dans un cadre assez hostile, le club a dû mettre beaucoup de temps avant de retrouver l’élite footballistique du pays. On trouvera dans ce qui suit la plupart des faits les plus notables ayant marqué le parcours des Sang et Or avant l’indépendance officielle de la Tunisie ( le 20 mars 1956).
1920 : Le 11 janvier, l’Espérance Sportive livre son premier match officiel en Promotion 2è Série, joué du reste à domicile contre les Lutins, où elle y inscrit également son premier but (buteur inconnu). Score final 1-1.
Le 18 janvier, les Vert et Blanc, à l’époque, perdent leur premier match contre le Portland Football Club de Bizerte (PFCB), match joué à l’extérieur. Score final 1-4.
Le 25 janvier, l’Espérance Sportive signe sa première victoire officielle de son histoire, contre le Club Sportif des Cheminots (CSC). Score final 2-0 pour les Vert et Blanc.
1923 : Arrivée du président le plus emblématique du club, Chadly Zouiten, qui a également coïncidé avec le changement de couleurs : le rouge et le jaune, qui demeureront ceux avec lesquels le club sera reconnu jusqu’à aujourd’hui. En effet, Zouiten a offert le jeu de maillots rayés verticalement en rouge et jaune, alors que les chandails avaient appartenu au défunt club scolaire, le Football Club de Tunis, dont il était animateur. Parti en France terminer ses études en chirurgie dentaire au terme de la même année, il reviendra présider le club de 1930 à 1963.
1924 : Une affaire montée de toute pièce par la Fédération Française de Football Association (FFFA) et qui visait l’annulation de la licence de l’Espérance Sportive, mais cette tentative fut avortée, grâce aux efforts, entre autres, de Chadly Zouiten, présent sur place à Paris.
1928 : L’Espérance Sportive assure sa première ascension en Promotion d’Honneur (équivalent à la Ligue 2), qui a vu les, désormais, Sang et Or réussir une saison parfaite de dix (10) victoires en autant de matchs, inscrivant au passage vingt-huit (28) buts sans en encaisser un. Parmi les victimes, on peut noter entre autres la Jeunesse Française (5-0).
1933 : Les Sang et Or jouent pour la première fois les barrages pour éviter la relégation en Promotion 2è Série et il fallait affronter nul autre que le Club Africain (CA), le club des riches tunisois, créé presque deux ans après la naissance de l’Espérance (Octobre 1920). Et c’est grâce à un but sur penalty que les Sang et Or sauvent leur peau, envoyant les Rouge et Blanc revoir leur copie dans la division inférieure.
1934 : L’Espérance arrive à se refaire une santé rapidement, à tel point qu’elle fut sacrée championne de la Promotion d’Honneur. Mais il fallait gagner le match barrage contre la Jeunesse Sportive de Hammam-Lif, dernier de la Division d’Honneur (équivalent à la Ligue 1) pour assurer l’accession. Or, l’Espérance a malheureusement raté son match pour mériter un tel honneur.
1936 : C’est la saison qui a vu les Sang et Or obtenir leur accession en Division d’Honneur, au terme d’une saison pas trop bien entamée mais finie en chapeau de roue, avec entre autres un cinglant 10-0 passé à l’Union Goulettoise.
1939 : Première consécration Sang et Or avec la victoire finale en Coupe de Tunisie contre l’Étoile Sportive du Sahel (ESS) par le score sans appel de quatre buts à un (4-1). Au passage, le club de Bab Souika, désormais château fort des tifosi Sang et Or, s’est défait du Club Africain (CA) en demi-finale par un score aussi large (3-0). À noter, que l’Espérance a même failli remporter le doublé au terme de la saison, mais elle fut défaite par le Club Sportif Gabésien en finale de championnat, qui oppose les vainqueurs de la ligue du nord et du centre-sud (0-1 à Gabès et 2-3 à Tunis). Elle s’est tout de même bien rachetée plus tard en Coupe.
1940 : L’élan Sang et Or est coupé suite au déclenchement de la seconde guerre mondiale où le sport en général est passé au second rang. L’équipe continue pourtant sur sa lancée, gagnant par ailleurs coupes et tournois à la pelle, réalisant au passage des scores fleuves à ses principaux adversaires. Comble du malheur, même la Coupe d’Afrique du Nord fut suspendue laissant sa place à un tournoi de moindre valeur, le critérium nord-africain.
1942 : Reprise de la compétition de la Division d’Honneur, coïncidant avec le premier titre de champion de Tunisie remporté par les Sang et Or, au terme d’une nouvelle saison époustouflante (invaincue), réussissant également à reprendre sa revanche sur le Club Sportif Gabésien, champion de la ligue du sud, suite à une double confrontation à sens unique (5-0 à Tunis puis 2-0 à Gabès). Ce sacre ouvre la voie pour la première participation des Sang et Or à la Coupe d’Afrique du Nord organisée par la FFFA entre les équipes représentant les deux protectorats, la Tunisie et le Maroc, et ceux de trois départements de l’Algérie, soient Constantine, Alger et Oran, et ce, depuis 1930. Mais l’Espérance ne fait pas long feu dans la compétition en s’inclinant devant le futur finaliste, le Club des Joyeusetés Oran (0-0 à Tunis et 1-5 à Oran).
1945 : La compétition officielle de la Division d’Honneur fait place pour la deuxième année consécutive à un critérium, après une année sabbatique (1943) et c’est un autre critérium, celui de l’Afrique du Nord, remplaçant la Coupe du même nom, qui s’avèrera historique, dans la mesure où le club deviendra désormais connu sous la dénomination de l’Espérance Sportive de Tunis. En effet, les dirigeants ont bien pensé rajouter le «de Tunis», pour avoir l’acronyme EST (au lieu d’ES) qui place désormais le club derrière l’Étoile Sportive du Sahel (ESS) selon l’ordre alphabétique lors du tirage au sort, permettant ainsi aux joueurs Sang et Or de faire le déplacement en Algérie. Cette manœuvre n’a pas été pour autant heureuse sur le plan sportif. Dans la foulée, l’Espérance perd sa première finale de Coupe de Tunisie contre l’Olympique de Tunis (0-1) et ce, après s’être défait une nouvelle fois du Club Africain en demi-finale sur le score sans appel de 3-0.
1946-1955 : Après la fin de la seconde guerre mondiale et jusqu’à l’aube de l’indépendance, les Sang et Or n’ont certes pas connu de consécration, mais ils sont parvenus à maintes reprises tout près du but (finale coupe en 1947, perdue contre le Club Sportif de Hammam-Lif [CSHL], seconde en championnat en 1947 et 1948 derrière le Club Africain (CA), deuxième en 1954 après le fameux penalty concédé par Gallar [CA] au profit du CSHL au dernier match, sans parler de deux nouvelles participations en Coupe d’Afrique du Nord en 1952 et 1955, avec la meilleure performance jamais réalisée [1/4 de finale atteint contre les Algériens du Sporting Club Bel Abbès (1-3)]).
L’après indépendance
La compétition est devenue sous la régie de la Fédération Tunisienne de Football (FTF) dès 1955-56. L’Espérance a survolé tous ses concurrents au niveau des titres glanés sur le plan national, en ayant toujours eu le plus grand nombre de victoires et de buts marqués à son actif et ce, dans tous ses face-à-face directs, sans parler du cumul des matchs tous adversaires confondus jusqu’à aujourd’hui. Dans ce qui suit, nous traiterons du parcours de l’Espérance dans chacune des décennies.
1955-1960 : Dans la foulée, l’Espérance aura perdu dans des circonstances mystérieuses l’un des plus grands joueurs de tous les temps, un certain Noureddine Diwa, au profit du Stade Tunisien (ST). Ce dernier est devenu du coup, avec l’Étoile Sportive du Sahel (ESS), l’un des principaux concurrents directs des Sang et Or, à tel point que les trois clubs se sont partagés en quatre saisons tous les titres de 1957 à 1960, jouant également les finales de Coupe de Tunisie les unes contre les autres. L’Espérance, emmenée par son maestro Abderrahmane Ben Ezzedine remporte deux championnats consécutifs (1959-1960) réalisant ainsi le premier »back-to-back » de l’histoire post coloniale en championnat. Entre temps, elle a aussi remporté sa première Coupe (1957) de l’après indépendance contre l’ESS (2-1), qui n’a pas tardé à prendre sa revanche en 1959, privant les Sang et Or de leur premier doublé, au terme d’une double confrontation ardemment disputée (2-2 puis 2-3). Enfin, la même saison a coïncidé avec le record absolu atteint par un buteur en championnat, réalisé par le Sang et Or Abdelmajid Tlemçani, qui a pu réaliser 32 buts en 26 rencontres.
1961-1970 : C’est la décennie de la disette, ou presque, avec une équipe pourtant pleine de talent, mais qui n’arrivait pas à concrétiser sur le terrain. Après avoir indirectement causé la dissolution de l’Étoile Sportive du Sahel (ESS) en 1961 et 1962, sanctionnée suite à une victoire historique des Sang et Or à Sousse même, en quart de finale de la Coupe de Tunisie (2-0), mal digérée par les supporters locaux qui se sont pris à des bus de touristes, il est opportun de mentionner la saison des extrêmes (1962-63), avec une Espérance capable du meilleur comme du pire, des fois même face aux mêmes adversaires. En effet, le club de Bab Souika a pu sauver sa peau des barrages, certes sans trop forcer, perdant ses deux derniers matchs face à l’ESS et au Club Sportif Sfaxien (CSS) après s’être assuré de finir devant le Club Sportif de Hammam-Lif (CSHL) au bénéfice d’un meilleur différentiel des buts.
Et c’est face au même CSHL que l’Espérance chassera le signe indien des années 60, en remportant la Coupe en 1964 (1-0). Il faut dire que la mort du président Chadly Zouiten à l’entame de la saison 1963-64 a laissé un grand vide au sein de la famille Sang et Or, plongeant le club dans une sorte de recherche de soi. Il a fallu attendre la saison 1968-69 pour voir l’Espérance, emmenée par le revenant Diwa après une riche expérience dans l’hexagone, parvenir de nouveau en finale contre le Club Africain (CA), mais elle a dû concéder la victoire aux coéquipiers de Attouga (0-2), devenus spécialistes de la compétition (4 titres consécutifs remportés entre 67 et 70). Mais la saison d’après, conduite par le duo Abdelamajid Ben Mrad-Abdeljabbar Machouch, l’Espérance est sacrée de nouveau championne de Tunisie (1970), après dix (10) ans de jeûne en championnat, le plus long de l’histoire Sang et Or de l’ère FTF. Ce titre ouvre de nouvelles ambitions pour le club à l’entame de la décennie qui suit.
1971-1980 : Auréolés par leur retour en force, les Sang et Or sont montés en puissance, en prenant même le pari de participer à la Coupe d’Afrique des Champions (Ligue des Champions africaine) lors de l’édition1971, une première pour un club tunisien, dont les répercussions se feront sentir lors du plus gros complot de l’histoire du football en Tunisie. En effet, et après avoir éliminé Ahly Benghazi au tour préliminaire, l’Espérance a dû déclarer forfait pour la suite de la compétition – elle devait rencontrer l’Ismaïly Sporting Club (Égypte) – à cause notamment d’un calendrier trop surchargé. Même les épreuves de Coupe se jouaient en aller-retour et match barrage en cas d’égalité, à tel point que l’Espérance a dû éliminer l’Étoile Sportive du Sahel (ESS) en Coupe le vendredi à Sousse et affronter le Club Africain (CA) le dimanche, sans aucun aménagement particulier. Mieux, on a refusé à l’Espérance de reprendre un match retard contre l’Union Sportive Tunisienne, planifié au préalable pourtant, tout en programmant la finale de Coupe, perdue (0-1) contre le Club Sportif Sfaxien (CSS) quelques jours plus tard (on remarquera que le match retard pouvait toujours se jouer) et ce, pendant qu’il manquait au championnat quatre journées, privant du reste les Sang et Or de disposer contre le CSS de sa charnière défensive centrale titulaire, suspendue pour sommes d’avertissement. Nous n’élaborerons pas outre mesure les machinations politiques derrière ce complot, auquel nous reviendrons avec plus de détails, mais mentionnons que suite aux débordements qui ont suivi la défaite Sang et Or en finale, toutes les activités sportives de l’Espérance ont été dissoutes et par suite tous ses résultats et classements ont disparu des publications officielles.
Du coup, l’Espérance fut quasiment privée du championnat, aussi, dans la mesure où elle devait retrouver la tête du championnat une fois le match retard joué contre l’avant dernier au classement à domicile, sans mentionner le fait qu’elle devait recevoir le CSS à El Menzah également à deux journées de la fin, alors qu’il a fini par être le champion. Le Président Bourguiba se trouvant à l’extérieur du pays aux moments des faits n’hésita pas à rétablir l’Espérance dans ses droits d’exercer de nouveau ses activités sportives, et ce, dès son retour au pays après l’accueil qu’il a eu dès l’aéroport par les supporters Sang et Or l’urgeant à s’impliquer pour éviter le … pire. Ces évènements auront marqué l’histoire du club à jamais, avec entre autres l’arrivée d’une personnalité politique, le Ministre Hassène Belkhouja, à la tête de l’Espérance, mais aussi avec un slogan fort évocateur retentissant dans tous les stades: »Taraji ya dawla » (littéralement, l’Espérance est un pays).
Et même si ces évènements auront eu de mauvaises conséquences sur la préparation et par suite les résultats de la saison d’après, les Sang et Or ont vite retrouvé leur rang en disputant jusqu’au bout leurs chances en 1972-73 et 1973-74, avant de ne renouer avec la consécration en 1974-75 remportant leur cinquième championnat, avant d’enchaîner avec le sixième en1975-76. Cette dernière saison sera aussi historique, dans la mesure où c’est la seule saison post coloniale où le champion a été déterminé au bout d’une finale jouée en aller-retour contre l’Étoile Sportive du Sahel (ESS), battue chez elle par le but du futur seul ballon d’or tunisien en Afrique, Tarak Dhiab (1-0), avant de ne concéder le nul à El Menzah (1-1). Historique aussi, parce que l’Espérance aura perdu également en finale contre le Club Africain aux tirs au but (1-3), après deux manches jouées également (1-1 puis 0-0), privée d’un but tout fait avec la balle qui a dépassé de loin la ligne fatidique.
Les deux saisons suivantes, l’Espérance a un peu déçu, perdant au passage son baroudeur Zoubaier Boughnia, meilleur buteur des deux exercices victorieux, parti en Suisse, bien qu’elle ait remporté le critérium Hamda Laouani en 1978, en battant le CSS, champion de la même année. En 1978-79, les Sang et Or sont revenus à la charge, même s’ils ont perdu au passage deux monstres sacrés, partis monnayer leur talent aux pays du golfe, à savoir Tarak, mais aussi Temim Lahzami, seul joueur tunisien ayant fait la sélection mondiale. Ce dernier a même été recruté par l’Olympique de Marseille (France) à l’entame de la saison 1979-80, ce qui fut le plus grand transfert jamais réalisé à l’époque, mais son expérience en hexagone n’a pas trop duré, ce qui lui a permis de retourner aider ses coéquipiers réaliser une première dans l’histoire du club : remporter la deuxième Coupe Tunisie consécutive, après celle remportée en 1978-79, battant coup sur coup le Sfax Railway Sport (0-0 puis 3-2) et ensuite le Club Africain (2-0), dans une finale historique, avec le coup de ciseau d’Abdelamajid Gobantini pour ouvrir le score et la tête plongeante de Hassène Faddou, neveu de Hedi, ancien joueur de l’Espérance dans les années 50-60.
Durant cette décennie, l’Espérance aura quand même forgé au sein des supporters du club de Bab Souika la culture de la suprématie. Ceci se verra de façon plus effective lors des décennies suivantes.
1981-1990 : Les années 80 ont répondu sûrement aux attentes encore plus grandes des supporters Sang et Or. Avec quatre (4) championnats (1982, 1985, 1988 et 1989), deux (2) coupes (1986 et 1989), toutes deux gagnées contre le Club Africain, avec à la clé le premier doublé dans l’histoire du club (1989), et reprise de participation en coupes africaines, atteignant même une finale de Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de Coupe, perdue contre Gor Mahia Football Club (Kenya) en 1987 (2-2 à Tunis et 1-1 à Nairobi), le club de Bab Souika survole désormais le football tunisien de nouveau, ce qui a valu un élargissement sans précédent de sa base populaire en Tunisie et même en dehors.
La décennie a relativement bien commencé, bien qu’en une semaine l’Espérance se soit vue sortir de la course au championnat, terminant troisième, et de la Coupe de Tunisie en demi-finale contre le Stade Tunisien (0-1). La saison 1981-82 a été bien plus heureuse sur le plan sportif alors que la mort du président Belkhouja a donné des ailes aux joueurs, conduits par le revenant Hmid Dhib, pour remporter haut la main le championnat. La saison d’après, les Sang et Or ont bien défendu leur sacre, mais ils ont dû abdiquer de nouveau à la dernière ligne droite. En 1983-84, l’Espérance part sur les chapeaux de roue, infligeant entre autres un 4-0 historique au champion sortant, le Club Sportif Sfaxien (CSS) au Zouiten, mais une défaite (1-2) contre le Club Africain (CA) suivant un autre faux pas contre le Sfax Railway Sport (SRS) a sonné l’alarme au Parc B, où on a dû faire le ménage dans les vestiaires, aussi bien au sein des joueurs que du staff technique. C’est ainsi qu’on a enregistré l’arrivée du futur sélectionneur national, Roger Lemerre, en remplacement de Mrad Mahjoub qui était à sa première grande expérience en tant qu’entraîneur. Le club n’a pas réussi à redresser la barre, mais ce fut une bonne transition pour la saison d’après, 1984-85, qui a vu l’arrivée du Brésilien Amarildo transformer son jeu académique en football samba, où le trio Khaled Ben Yahia–Nabil Maâloul-Tarak a constitué la meilleure échine dorsale de l’équipe de tous les temps. L’Espérance a remporté alors le titre de champion, non sans souffrir, et concéder une défaite historique (1-5) contre son frère ennemi, le Club Africain (CA), à la veille de la dernière journée. Mais les protégés d’Amarildo, remontés par 45000 supporters Sang et Or acquis à sa cause (un record absolu à l’époque), ont su retrouver leur football pour battre la Jeunesse Sportive Kairouanaise (3-1) et consolider leur leadership.
En1 985-86, l’Espérance a continué à assurer le spectacle, mais n’a pas pu se montrer aussi efficace, notamment vis-à-vis de son concurrent direct, l’Étoile Sportive du Sahel (ESS), à qui elle concède le championnat pendant deux saisons consécutives. Entre temps, l’Espérance arrive à sauver sa première saison en remportant la Coupe de Tunisie face au CA (0-0 et 4-1 aux tirs au but). À l’entame de la saison 1986-87, et après l’élimination en Ligue des Champions africaine dans son ancienne version face à l’Africa Sport (Côte d’Ivoire), l’Espérance organise la Coupe Arabe des champions à laquelle elle participe pour la première fois de son histoire, mais elle bute contre le puissant Al Rachid (désormais Al-Karkh) Sport Club (Iraq), vainqueur de l’édition trois fois de suite par ailleurs, lors d’un match faussé par un arbitrage trop faible.
En 1987-88, l’Espérance entame la saison en atteignant la finale de la Coupe d’Afrique des Clubs vainqueurs de Coupe, perdue au bénéfice des buts marqués à l’extérieur, avant de retrouver de nouveau sa suprématie au bout d’une saison rocambolesque, qui l’a vue remporter le championnat au bénéfice d’une règle, qui a été changée plus tard, à savoir un meilleur différentiel des buts au bout de la phase aller et ce,
après avoir terminé la saison ex-æquo avec le Club Olympique de Transport (COT). Il faut dire que l’on a également assisté à une première en Tunisie, si ce n’est dans le monde : les joueurs d’une équipe défaite, celle de l’Olympique du Kef (OK), qui félicitent leurs adversaires du jour, ceux du COT, à chaque but concédé à la dernière journée du championnat, sachant que l’Espérance n’avait pas encore marqué le but de la victoire, arrivé sur penalty aux derniers instants du match, par Maâloul au Stade Bsiri face au Club Athlétique Bizertin (CAB).
En 1988-89, l’Espérance réussit son troisième »back to back » en championnat, mieux, elle a fini par inscrire à son palmarès son premier doublé de l’histoire, à l’occasion de son 70è anniversaire. Alors après avoir survolé de bout en bout le championnat national, les Sang et Or ont dû attendre l’entame de la saison d’après pour finaliser leur exploit, une partie de l’épreuve de Coupe ayant été renvoyée pour permettre à l’Équipe Nationale de peaufiner sa préparation pour les qualifications en Coupe du Monde 1990. Les supporters Sang et Or ont bien fait d’attendre le verdict d’autant plus que la victime en finale n’a été nul autre que le Club Africain, de nouveau (2-0).
1991-2000 : La fin des années 80 et le début des années 90 a marqué une nouvelle ère pour l’Espérance celle de devenir non seulement une puissance sur le plan national, mais aussi au niveau africain. En effet, le processus de modernisation du club et l’instauration du professionnalisme a atteint son apogée avec l’arrivée du légendaire Slim Chiboub à la tête du club en 1989. L’esprit de labeur envahit tous les rouages du club et une nouvelle dynamique a été instaurée. L’Espérance gagne en volume : titres, joueurs, réalisations, reconnaissance et, surtout, budget. C’est pendant cette période qui s’étalera sur 14 ans que Chiboub apportera à l’Espérance une culture de management entrepreneurial, en rupture avec l’amateurisme qui prévalait auparavant. L’Espérance passe alors à la vitesse supérieure dans sa conquête aux titres : cinq (5) championnats (1991, 1993, 1994, 1998 et 1999), trois (3) coupes (1991, 1997 et 1999), avec à la clé deux (2) nouveaux doublés (record absolu), une (1) Coupe d’Afrique des clubs Vainqueurs de Coupe (1998), une (1) Coupe de la CAF (1997), une Super Coupe d’Afrique (1995), une (1) Coupe Afro-asiatique (1995), une (1) Coupe Arabe des Champions (1993) et un (1) Super Coupe Arabe (1996), mais surtout le titre le plus prisé de tout le continent à savoir : la Coupe d’Afrique des Clubs (Ligue des) Champions (1994). L’Espérance aura même le mérite d’être le premier club du continent noir à gagner tous les titres organisés par la Confédération Africaine de Football. Mieux, elle a été le second club à ne concéder la moindre défaite lors de son parcours à élimination directe (le premier a été Al Ismaïly (Égypte) en 1969, mais en moins de matchs). L’équipe qu’entraînait Faouzi Benzarti comprenait une ossature qui faisait rêver, du gardien légendaire Chokri El Ouaer, en passant par les latéraux volants Tarek Thabet et Hedi Berrekhissa, sans oublier l’homme à tout faire et capitaine Ali Ben Naji et en terminant avec l’imprévisible Zambien Kenneth Malitoli et le sorcier Ayadi Hamrouni et ce, sans parler des Hakim Nouira, Noureddine Bousnina, Mohamed Ali Mahjoubi, Hassène Gabsi, Abdelkader Belhassen, etc.
Revenir sur cette période faste serait bien fastidieux, mais ce ne sera que partie remise. Pourtant, la décennie est mal partie avec un titre perdu sur le fil face au Club Africain, au bénéfice de la règle des confrontations directes, finissant pourtant ex-æquo au terme d’une saison où l’Espérance a laissé échapper une avance de sept points sur son vis-à-vis direct. Mais la montée en puissance des Sang et Or, malgré deux saisons transitoires, dont une qui a été quand même prolifique (1990-91), a fait des ravages auprès de ses adversaires, à tel point que lors du derby aller de la saison 1994-95, les dirigeants clubistes ont décidé de fuir la correction qui se profilait à l’horizon, préférant faire intégrer des joueurs pour se faire expulser dans le but de faire arrêter le match après quatre (4) exclusions, et ce dès la 72è minute alors que le score était 4-0 au profit des Sang et Or; une première dans les annales du football tunisien, voire mondiale.
De 1994-95 à 1996-97, l’Espérance passe trois saisons sans gagner le championnat, mais arrive à décroch
er la Coupe de Tunisie en 1997, au bout d’un parcours où elle s’est défaite de l’Étoile Sportive du Sahel (ESS) et du Club Africain (CA), avant de ne battre le Club sportif Sfaxien en finale (1-0, but de Sami Laâroussi). Lors des deux saisons suivantes (1997-98 et 1998-99), l’Espérance, dirigée par Youssef Zouaoui, se distingue aussi bien en Afrique (deux Coupes) qu’en championnat (deux titres), dont le dernier est accompagné d’une Coupe (doublé), coïncidant avec son 80è anniversaire. Cela pouvait même devenir un triplé, s’il fallait que les Sang et Or l’emportent en finale de la Ligue des Champions africaine contre le Raja Athlétique Club de Casablanca (Maroc), perdue aux tirs au but, dans ce qui sera la plus grande déception de l’histoire du club et qui le marquera pour plusieurs années. La saison d’après, soit 1999-00, outre la finale africaine perdue, l’Espérance revient à la charge en gagnant de nouveau le championnat, son troisième d’affilée, une performance jamais réalisée en période post coloniale. Le trophée représenté par un Lion élira alors domicile à jamais au Parc B. Le millénaire finit, par contre, sur une nouvelle déception en finale de la Ligue des Champions, contre le Hearts of Oaks (Ghana), perdue dans des circonstances on ne peut plus chaotiques (1-2 à Tunis puis 1-3 à Accra, dont le stade sera sanctionné par la Confédération Africaine de Football (CAF) après les débordements vécus pendant le match, sans pour autant appliquer les règlements reliés à la sécurité des joueurs et qui stipule l’arrêt et la reprise du match dans un stade neutre…).
On ne peut terminer la couverture de cette décennie sans évoquer la mort de Berrekhissa au fleur de l’âge (25 ans), survenue accidentellement au mois de janvier 1997 lors d’un match amical opposant les Sang et Or à l’Olympique Lyonnais (France) au stade de Zouiten et qui a mis en émoi toute une population, alors qu’il était prédestinée pour réussir une carrière encore plus riche.
2001-2010:La décennie commence là où la dernière a fini, soit avec quatre (4) titres de champion de Tunisie d’affilée (sept en tout) (2001, 2002, 2003 et 2004), ajoutant un nouveau trophée représenté par un Aigle qui restera à jamais au Parc B, mais surtout une deuxième étoile sur le maillot pour souligner le vingtième (20è) championnat dans l’histoire du club.
Mais l’Espérance continuera surtout à toujours chercher la consécration continentale suprême, sans succès, atteignant trois demi-finales contre Al Ahly (Égypte) en 2001, Ismaïly Sporting Club (Égypte) en 2003 et Enyimba International Football Club (Nigéria) en 2004. L’équipe comprenait pourtant une pléiades de joueurs chevronnés à l’instar de l’Ivoirien Jean-Jacques Tizié, qui deviendra plus tard entraîneur des gardiens et accompagnateur de l’équipe Seniors, Radhi Jaïdi, parti en Angleterre en 2003, Khaled Badra, revenu de son expérience italienne, Jawher Mnari, parti en Allemagne plus tard, Mourad Melki, Skander Souayeh et Ali Zitouni, parti en Turquie plus tard, pour ne citer que ceux-là.
Ces insuccès ont malheureusment fini par faire perdre la stabilité technique à l’équipe, avec des changements d’entraîneurs qui se succédaient à une vitesse insoutenable. La grogne des supporters s’est aussi faite sentir par rapport à la qualité des recrutements, jugée insuffisante, et lors de la finale de Coupe perdue (0-2) contre le Club Sportif Sfaxien (CSS) à Radès en2004, une semaine après l’élimination en Ligue des Champions africaine, il y a eu cassure entre les tifosis Sang et Or et leur président Chiboub, le poussant à la démission. L’ère de ce qui sera l’un des plus grands présidents de club, en étant certainement le plus titré en Tunisie, prend alors fin dans le flou le plus total. Heureusement qu’un certain Aziz Zouhir, fils du défunt Moncef qui a présidé l’Espérance lors de la saison 1985-86, a été là pour prendre la relève, même s’il commettra plusieurs erreurs stratégiques, divisant au passage la famille Sang et Or.
Qu’à cela ne tienne, malgré une saison sabbatique côté titres (2004-05), avec une nouvelle finale de Coupe perdue (0-2) contre l’Espérance Sportive de Zarzis (ESZ), les Sang et Or, dirigés par l’entraîneur Ben Yahia, arrive à décrocher un quatrième doublé la saison d’après (2005-06), fermant le bec à tous les détracteurs qui la prenaient déjà pour victime expiatoire après le départ du président Chiboub, gagnant du reste une cinquième finale d’affilée contre le Club Africian, cette fois aux tirs au but (2-2 après prologations, buts de Michael Eneramo et Kamel Zaïem). La saison 2006-07 sera transitoire, dans la mesure où l’Espérance avait du mal à exprimer un football à son image depuis la saison d’avant, mais arrive tant bien que mal à décrocher une autre Coupe de Tunisie, battant le Club Athlétique Bizertin (CAB) en finale (2-1, buts d’Eneramo et Arbi Jabeur). L’Espérance détient alors le record absolu des victoires en Coupe de Tunisie, avec 12 trophées à son actif.
À l’entame de la saison 2007-08 et suite à l’élimination de l’Espérance de la Ligue des Champions, Aziz Zouhir cède sa place à Hamdi Meddeb, l’actuel président à la tête de l’Espérance, qui débutera son mandat par une consécration, gagnant la Coupe de Tunisie, la troisième d’affilée, contre les champions d’Afrique en titre, soit l’Étoile Sportive du Sahel (ESS), suite au doublé historique du Marocain Hicham Aboucherouane. La saison 2008-09 verra l’Espérance revenir à la charge avec le titre de champion de Tunisie, mais aussi renouer avec le succès dans des compétitions internationales, en gagnant la Coupe de l’UNAF (Union Nord-Africaine de Football) des clubsVainqueurs de Coupe, mais surtout la Ligue des Champions arabe et ce, après quelques grandes déceptions en coupes africaines lors des saisons précédentes. Ce triplé historique coïncide avec le 90è anniversaire du doyen des clubs tunisiens; on ne pouvait pas trouver un meilleur cadeau. En 2009-10, l’Espérance continue à dominer la compétition nationale, ajoutant un nouveau championnat à son tableau de chasse, le vingt-troisième (23è), mais elle perd au passage contre l’Entente Sportive de Sétif (Algérie) la finale de la Coupe de l’UNAF des champions. Elle est par contre encore en course en Ligue des Champions africaine où elle a assuré sa qualification en demi-finale. Le reste de l’histoire légendaire sera sûrement écrit en lettres d’or par les Khalil Chammam, Khaled Korbi, Youssef Msakni, Oussama Darragi, Eneramo et consorts, mais également les nouvelles générations futures qui porteront les Sang et Or vers des sommets encore jamais atteints, voire insoupçconnables.
La décennie qui est sur le point de finir aura été la plus dominée sur le plan local, avec sept (7) championnats et trois (3) coupes, mais sur le plan international, l’équipe a un peu perdu de sa verve avant de revenir en force, mais sans le titre continental suprême, le club ne pourra jamais participer à sa première Coupe du Monde des clubs.
Références :
1- Site officiel
2- Le livre/agenda du 80è anniversaire de l’Espérance