Ils ne sont pas à blâmer
Lorsque l’arbitre international chilien a sifflé la fin de la rencontre, les Sang et Or ne pouvaient cacher leur peine suite à cette injuste défaite face aux qataris d’Al Sadd dans leur premier match de coupe du monde des clubs 2011. Leur peine, tout comme celle des supporters, réside dans le fait qu’ils avaient sorti un match en tous cas de loin meilleur que celui de leurs adversaires. Entre une Espérance Sportive de Tunis dominatrice et une équipe d’Al Sadd méfiante, la différence s’est surtout située dans la concrétisation. Contre une dizaine d’occasions de but ratées par les Sang et Or en comptant les deux buts refusés pour hors-jeu et un pénalty non sifflé, les saddaouis se sont contentés de 3 opportunités pour faire la différence et se qualifier aux demi-finales d’une coupe du monde des clubs qui a nourri desgrands espoirs à nos représentants. Pourtant, ils étaient plus conquérants que les poulains de l’uruguayen Fossati. Ils avaient plus possédé le ballon et avaient créé la sensation sur un nombre incalculable de situations de jeu où seuls les dieux du « Toyota stadium » ont voulu que le champion d’Afrique laisse sa place au champion d’Asie pour rencontrer le FC Barcelone dans cette joute mondiale des clubs. Tout y était du côté Sang et Or, sauf l’essentiel, marquer plus que l’adversaire. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais ni les joueurs et encore moins le coach en sont responsables. Certes il y avait ces deux erreurs défensives, fatales du reste, mais au vu de l’ensemble du match, la malchance y est aussi pour beaucoup.
Dominer n’est pas gagner
Cette maudite devise s’est encore vérifiée en cette matinée du dimanche 11 décembre auxdépens des Sang et Or. En effet, les protégés de Nabil Maâloul ne nous ont jamais semblé inquiétés outre mesure par les qataris d’Al Sadd, si ce n’est que rarement par ce diable de Kader Keita qui, à lui seul, représentait l’unique danger pour une arrière garde espérantiste encore une fois condamnable sur des erreurs de marquage très affligeantes en pareille compétition. Le comportement général de l’équipe était plutôt égal à lui-même dans la mesure où la possession du ballon était nettement à l’avantage du champion d’Afrique. Une approche défensive coutumière composée de 4 défenseurs et deux milieux assurant la récupération et la relance, puis une animation offensive à 3 joueurs placés derrière l’attaquant de pointe, en l’occurrence Yannick Ndjeng . En somme, un 4-2-3-1 habituel que les Sang et Or maîtrisent désormais fort bien avec des automatismes bien huilés.
En face, Al Sadd se contentait de défendre en assurant le surnombre dans sa moitié du terrain. Seul Mamadou Niang, affaibli par une blessure, restait seul devant pour fixer l’axe de la défense espérantiste, alors que Keita revenait souvent défendre en zone médiane. D’ailleurs cet axe défensif s’est rendu coupable par deux fois, en oubliant Khalfan sur le premier but puis Koné sur le deuxième. Et c’est malheureusement sur ces deux « oublis », que l’arrière garde espérantiste a payé les frais d’une domination stérile durant plus de 90 minutes.
Certes Bouazzi, Traoui et Darragi n’ont pas eu le rayonnement attendu, mais d’un autre côté, leur méforme n’a pas été ressentie tellement le jeu déployé augurait d’un but à chaque attaque. Mais il fallait compter avec la malchance d’un côté et, de l’autre, une prestation arbitrale en deçà de l’évènement. L’arbitre chilien a en effet refusé à Khaled Ayari un but valable et a ignoré un pénalty indiscutable pour Afful.
Des regrets malgré un bon match
Plusieurs d’entre nous diront que le résultat prime à la manière, et que finalement gagner est plus important que de bien jouer. Oui, c’est très vrai. Mais ce qu’il y a lieu de dire c’est que les joueurs se sont démenés pour parvenir à la victoire. Ndjeng ne fut pas heureux en voyant sa balle heurter le bas du poteau gauche de Sakr. Le même Sakr a dû sortir le grand jeu pour repousser le tir de Msakni au bout d’un slalom digne des plus grands joueurs. Le portier saddaouis fut encore plus chanceux en récupérant facilement le tir à ras de terre de Hicheri ou encore en voyant le ballon de Traoui voler plus haut que la transversale alors qu’il était battu.
D’autres Sang et Or diront que Maâloul aurait dû compter sur Afful, très en verve actuellement, au lieu de titulariser Coulibaly. Ils diront aussi que Traoui étant blessé lors de la préparation aurait dû être suppléé par Korbi et que Darragi tarde à confirmer toute la classe qu’on lui reconnait. Oui, c’est aussi très vrai dans un certain sens. Mais l’Espérance a-t-elle failli dans son approche tactique? Honnêtement non. L’Espérance a été trahie par deux erreurs individuelles élémentaires que Al Sadd a su valoriser avec une réussite insolite. Des fois la chance sourit aux uns et tourne le dos aux autres. Le football est ainsi fait….aussi.