Un 4-5-1 comme schéma de base.
Pourquoi un schéma de base défensif ? Et bien parce que l’effectif à la disposition n’a pas vraiment la qualité offensive franche. Les « avants » de l’EN formant le groupe actuel, et bien d’autres auparavant, n’ont pas l’étoffe des grands attaquants de formation. Ils savent mettre à profit leur flair et surtout la naïveté des défenseurs africains. Face à des nations européennes, nous n’avons aucune ligne offensive capable de marquer des buts sur une attaque placée ou même sur un contre. Par contre la discipline tactique, quasi inexistante chez la majorité des équipes africaines (voir Sénégal actuellement, Cote d’Ivoire auparavant ou même Nigéria toutes prises au piège du vedettariat), et la volonté peuvent constituer une carte non négligeable pour arriver au but, celui d’une victoire même étriquée et dans la douleur, comme ce fut le cas contre le Maroc…et c’est important. Etant conscients des capacités techniques passables des Aigles de Carthage, cet état d’esprit, qui ne peut que se consolider au fil des matchs, peut s’avérer déterminant pour le sacre final.
Choix des onze titulaires.
Sans être exceptionnels, les gardiens Balbouli, Ben Cherifia et Jeridi sont d’un niveau acceptable et sont assez proches en valeur absolue. Les 3 peuvent faire l’affaire ! En défense, la charnière centrale peut mieux se comporter par la paire Hagui – Jemal. En effet, ce dernier peu à l’aise au poste de latéral gauche pourrait mieux s’exprimer dans l’axe. Boussaïdi et Abdennour, de par leur profil, sont à mon avis inamovibles en tant que latéraux, droit pour le 1er et gauche pour le 2e. Un autre choix pourrait se présenter au coach national s’il venait choisir Abdennour pour le rôle de stoppeur. Là, Chammem part avec de grands atouts pour assurer le flanc droit de la défense. Le Sang et Or possède en effet un bagage technique et tactique lui permettant de remplir à bon escient son rôle aussi bien défensif que celui offensif. Aux postes de milieu défensif, Korbi et Traoui (voire Ragued) constituent la meilleure paire, même si tous sont assez limités dans le volet reconversion du jeu, ils restent les plus aptes à assurer la récupération et la couverture. En attaque, Allagui a un minimum de formation académique pour assurer la pointe. Reste le trident offensif, capable du meilleur comme du pire, avec Khelifa à droite, Dhaouadi à gauche et Chikhaoui juste derrière l’attaquant. Ce compartiment pourrait faire parler la poudre si Chikhaoui, voire Darragi, venaient illuminer l’animation offensive par leurs talents insoupçonnés. Deux joueurs qui, normalement, auraient dû faire le bonheur des grands clubs dans le vieux continent. Mais …… ! Sachant que Msakni à gauche, en reconvertissant Dhaouadi à droite, constitue une arme redoutable pour sceller le sort d’une rencontre. Le prodige Sang et Or, bourré de talents, ne dispose malheureusement pas de ressources physiques suffisantes pour rivaliser, durant 70 à 75 minutes, avec des adversaires ayant une tenue athlétique exceptionnelle tels nos adversaires d’Afrique noire, contre lesquels seul Chermiti dispose d’une pointe de vitesse remarquable pouvant défier la robustesse africaine.
Positionnement de base.
Opter tout d’abord pour le schéma tactique 4-5-1 de base et ajuster simplement le positionnement des cinq milieux de terrain. Reconfigurer le placement des joueurs est une alternative des plus simples dans ce schéma. Dans la mesure où le 4-2-3-1 ou même le 4-3-3 peuvent être entrepris dans une même rencontre sans être obligé à procéder à des changements « tactiques ». Ceux-ci peuvent être opérés dans la même lignée pour laisser souffler les plus éreintés. Telle peut être notre arme favorite pour aspirer à une survie dans cette CAN 2012. Avec deux milieux défensifs dans l’axe, légèrement décalés, deux joueurs occupant les couloirs, et un meneur de jeu situé juste derrière l’attaquant. La défense, elle, n’a pas besoin d’être modifiée. Pas plus que la position de l’avant-centre, positionné au centre de la surface et pouvant jouer en remise sur les trois milieux offensifs lui venant en aide à chaque offensive.
Mentalité et repositionnement.
La défense composée de quatre hommes n’ayant pas été modifiée par rapport au schéma tactique de base, inutile de changer l’intensité de leur replacement, de leur positionnement offensif, etc. Pour les aider dans leur tâche, quand l’équipe adverse a le ballon, il faut demander aux deux milieux défensifs de reculer de quelques mètres, aux deux joueurs de couloir de se repositionner et au 9 et ½ de resserrer les lignes! Pour ce qui est de l’animation offensive, trois joueurs habiles et sachant jouer en déviation, et un bon avant-centre, cela devrait suffire pour perforer n’importe quelle défense !
Jouer l’attaque n’a jamais été une question de placer un grand nombre d’attaquants, voire deux pointes ( en allusion au 4-4-2). Le caractère offensif est surtout dans la mentalité, de même que celui défensif où la pointe peut déclencher un pressing haut en harcelant le possesseur de la balle et permettre au bloc de monter d’un cran et à ses coéquipiers des couloirs de se repositionner.
A ce niveau, et depuis le CHAN 2011, cette mentalité est décelable chez la plupart des Aigles de Carthage, même si techniquement nous ne pouvons aspirer à mieux. Reste qu’un reproche peut être fait à Sami Trabelsi. Celui d’avoir laissé Iheb Msakni à Tunis. Le coach national, pourtant convaincu de la valeur du néo Sang et Or, a préféré la carte de joueurs « européens » ayant répondu à l’appel de l’EN malgré les contraintes de leurs clubs respectifs, tel Saïhi ou Wissem Yahia. N’est-ce-pas ?