À l’issue du derby tunisois entre le Club Africain (CA), dernier au classement, et le leader du championnat, l’Espérance Sportive de Tunis (EST), à deux journées de la fin de la phase des playoffs du championnat de Tunisie de football, 2023-2024, l’intervention en conférence de presse post-partie de Cardoso, entraineur portugais de l’équipe Sang et Or, est un pied de nez aux responsables du marasme du football tunisien, une humiliation pour des irresponsables qui ne se respectent pas, pour arriver à un tel niveau de désolation, tout en continuant à creuser plus bas avec la culture ambiante « menée » par un paysage audiovisuel exécrable (je passe sur les instagrameurs[es] qui poussent comme des champignons et dont le niveau rase les pâquerettes en matière de superficialité) … au-delà même de la présence des chroniqeuLs et où même, à titre d’exemple, les commentateurs de Wataniya 2 (boycott d’Al Kass et de leurs sbires oblige !), célébraient lors de la retransmission en direct dudit derby, à multiples reprises SVP, et le comportement des supporters clubistes « en réponse au spectacle du match aller » (merci les justifications des débordements qui n’ont pas eu lieu au match aller … justement) et le « fairplay sur le terrain », avec un entraineur espérantiste poussé et tombé par un joueur adverse du camp clubiste, un entraineur adjoint blessé par un projectile, une nouvelle fois, un banc Sang et Or attaqué par un supporter avec une flamme à la main, un arbitre criblé de bouteilles à l’approche du moniteur de la VAR par ailleurs, etc.. C’est dire la déconnexion avec la réalité abominable qui se dresse devant nos yeux et surtout l’indécence et la fuite en avant qui caractérisent toutes les parties prenantes de notre football.
L’AVANT-MATCH
Le hic, c’est que le scénario a été bien annoncé, programmé et planifié côté clubiste. Ça a commencé dès le match aller où les voix de la sagesse clubiste (excusez l’oxymore !) se sont élevées pour demander « un traitement pareil de la part des forces de l’ordre au retour » … comme si ces derniers, qui avaient pourtant valu à l’Espérance 2 rencontres huis clos en Ligue des champions africaine et une année de sursis en cas de récidive pour doubler la mise, étaient de connivence … n’ayant pas accepté le spectacle réalisé par les supporters Sang et Or qui a fait alors le tour du monde … et pour cause … l’Espérance gagnait aussi. L’argument du traitement égal a même été repris dans un communiqué officiel abjecte sorti par les organes officiels du club de Bab Jedid après les évènements, faisant bien évidemment diversion sur la responsabilité affligeante du club, cela va de soi.
Dans la cohérence d’un tel programme, s’en est suivi une déclaration d’un chroniqueur qui cherche encore ses papiers juste après le derby aller du mois de mars dernier sur les ondes d’une radio de la place de « l’obligation de faire entrer des tonnes de fumigènes » par les supporters clubistes au retour. À quelques jours du derby, un autre malade de l’Espérance, un de plus dans le rang des (ex) dirigeants clubistes, après celui de « inchAllah le stade de Rades tombe le jour de la finale Champions League contre al Ahly » en 2018, a même urgé « le réalisateur du derby à se concentrer sur ce qui se passe sur le terrain (les agressions des joueurs clubistes on en parle avec un arbitre et une VAR absents, notamment vis-à-vis de celles d’Eduo, tireur du penalty imaginaire réduisant le score ?) et non sur les gradins. » La messe est dite. Ce qui est rigolo, le même type est invité bien entendu après le derby pour jouer au pompier pyromane, s’offrant le luxe d’attaquer d’autres radios à « agenda Sang et Or » selon ses prétentions. La culture de la diversion étant « 3aqliesque », le communiqué du club n’a pas hésité à reprendre le même discours creux en … neuf points, où seul le dernier fait honneur à Charfi, le gardien clubiste, entre autres.
Après, il y a eu le discours menaçant d’imposer le derby le samedi, alors qu’il était prévu mercredi comme le stipulent les règlements et ça a été programmé dans un premier temps … à 7 jours d’un match crucial de l’équipe nationale (EN) tunisienne dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 contre la Guinée Équatoriale.
Résultat des courses, la fédération tunisienne de football (FTF), qui a publié un « premier » calendrier (avec la FTF, on nous sort 20-30 « premiers » calendriers par saison … c’est dire le degré de désorganisation qui s’y perpétue sans que personne ne crie au scandale depuis des décennies), et la ligue nationale de football professionnel (LNFP), ont fini par abdiquer devant le monstre incontrôlable avec un premier renvoi au samedi, un deuxième au dimanche, vu la concordance de la date avec celle de la finale de la Ligue des champions européenne la veille, puis un autre changement horaire à 19h pour le coup d’envoi prévu au départ à 17h et ce, après avoir insisté au match aller pour jouer en pleine journée au mois de Ramadan côté clubiste (Sic !), le tout à 3 jours dudit match de l’EN.
Entre temps, le club secouru par Jarii afin d’éviter la relégation et à travers les sanctions de la fédération internationale de football association (FIFA) évitées par l’argent de la FTF … et donc de tous les clubs, en dehors des terrains, et à travers les résultats sur le terrain « boostés » par des arbitres acquis à la cause … jusqu’au dernier match, où le fameux Selmi a sifflé un penalty imaginair…issime au profit du CA contre le Stade Tunisien (ST) pour lui assurer le maintien, le même club propulsé par le même Jarii pour jouer les premiers rôles en lui accordant des points injustement suite à l’affaire perdue devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) contre le Croissant Sportif de Chebba (CSC), mais aussi suite à une simulation de blessure de son entraineur contre l’Olympique de Béja (OB) … avant de finir de faire des acrobaties avec la Coupe de Tunisie (changement de cédule aussi) pour accorder une place « africaine » à un club qui n’en a que le nom pour porter l’étendard musulman … à sa création (cherchez l’erreur !), le club donc imprime, comme d’habitude, des tickets où les étoiles de l’Espérance n’y figurent pas, a contrario de l’orpheline clubiste (il fut un temps où cette étoile représentait 10 coupes … pour vous dire le degré de petitesse de tels esprits tordus !).
Ah, faut-il aussi rappeler que lors de la finale de championnat aller en handball, il y a à peine 2 semaines, les mêmes supporters clubistes sont déjà intervenus pour faire stopper le derby, à 48 secondes de la fin, au regard de la victoire écrasante des Sang et Or (9 buts d’écart, mais cette fois le gardien n’a pu garder le différentiel à 8, alors que le club de Bab Jedid accueillait l’évènement. Qui dit qu’un homme averti en vaut deux, en passant sur le silence complice des dirigeants Sang et Or à prévenir ce genre de dépassements annoncés via tous les éléments apportés plus haut ?
LE MATCH
Il n’y en aura pas un … ou presque. On a passé toute une semaine, post finale Champions League africaine perdue de manière indigne par l’Espérance (0-0 à Radès et 1-0 au Caire) face à Al Ahly SC (Égypte), où les têtes espérantistes étaient ailleurs, à nous parler de « Dakhla », littéralement « entrée », voulant dire spectacle d’avant match sur les gradins. Finalement, Sasse, en ouvrant la marque dès la 2’ minute de jeu, a fait prendre une douche froide à tout le monde, sur les gradins et devant la télé, après celle de la chorégraphie animalesque ratée, puisée du reste dans une autre déjà développée par les précurseurs Sang et Or, « toujours imités, jamais égalés ». Sentant la « sortie » dès le départ, les clubistes ont recouru à leurs manœuvres habituelles, celles d’agresser l’adversaire, de simuler, de gesticuler, d’attaquer l’arbitre, etc., mais Rodrigues, cette fois, n’en avait que cure en doublant la marque et en scellant définitivement le sort du match avant la demi-heure de jeu (26’), face à un ensemble limité, qui caracole en bas du tableau des playoffs de la présente saison.
Dans la foulée, Sghaier n’hésite pas à pousser Cardoso et à le faire tomber alors qu’il voulait lui rendre un ballon dont il n’a pu avoir le contrôle encore, l’entraineur adjoint se fait ouvrir le crane par un projectile, un supporter tente de lancer un fumigène sur le banc Sang et Or, les bouteilles fusent de partout sur le terrain, à tel point, que même pendant la consultation du moniteur de la VAR suite au penalty rigolo sifflé au profit du CA, l’arbitre irakien n’a pu s’y approcher sans jouer … au ballon prisonnier, à l’image de notre football, de « l’éléphant dans la chambre ».
Et comme ce n’était pas assez avec le piètre spectacle présenté et orchestré par les clubistes sur et en dehors du terrain, avec un match qui a été arrêté 16 minutes suite au craquage de fumigènes, célébrant la perte du match par 2-0 encore à l’heure de de jeu … j’imagine, puis un autre 4 minutes, suite à la réaction musclée avec utilisation abusive du gaz lacrymogène des forces du « désordre », responsables à leur tour de la dégringolade de notre football de par des décisions et des pratiques délétères et archaïques en n’assurant pas un déroulement normal et sécuritaire des matchs comme partout dans le monde (le pauvre jeune garçon qui n’a rien fait et dont le seul crime était de se retrouver au mauvais moment et au mauvais endroit, balancé dans une digue, mais surtout non secouru, on en parle ?), pour faire sortir le public clubiste, l’arbitre rajoute 28’30’’ au-delà des 90 minutes prévues afin de prolonger le supplice d’un match qui restera dans les annales noires du football tunisien. D’ailleurs, pour rajouter la cerise sur le gâteau, les ramasseurs clubistes n’ont pas hésiter à lancer 2 autres ballons en plein contre Sang et Or à la toute fin du match.
L’APRÈS-MATCH
Juste après le coup de sifflet final, des ramasseurs clubistes sont allés en bande organisée, par des dirigeants voire des « éducateurs » Rouge et Blanc dont on ne soupçonne pas le niveau, lancer des projectiles sur 2-3 dizaines de supporters Sang et Or célébrant la victoire tranquillement dans le virage sud. C’est dire que la machine guerrière ne va pas s’arrêter de sitôt par le monstre créé par Jarii et ses acolytes, notamment dans les merdias, et que sans des sanctions fermes, le monstre qui veut tirer le football tunisien par le bas va continuer à sévir.
En 1971 pour moins que cela, l’Espérance a été dissoute toutes sections confondues. Mais face à l’aveuglement programmé des autorités sportives suite aux différents incidents graves qui se passent semaine après semaine, année après année, aussi bien à Tunis qu’à Sfax, Sousse, Msaken et j’en passe des bonnes et pas mures, notamment lorsque l’Espérance est partie prenante, tous sports confondus, à quoi devrions-nous nous attendre … alors que tous les clubs des playoffs ont été sanctionnés de huis clos … sauf la protégée de Jarii et de ses acolytes avant ledit derby, en fermant les yeux sur ce qui s’est déjà passé contre le Club sportif Sfaxien (CSS), images télévisées à l’appui … comme toujours ? Et après, ça a le culot de parler d’injustice et de traitement inéquitable !
À quoi devrions-nous nous nous attendre alors que le même club incontrôlable mène par ailleurs une autre guerre « ouverte » contre le nouveau responsable de l’arbitrage, vu la volonté affichée par ce dernier de guérir un autre cancer de notre football, bien entretenu par Jarii et de sa mafia, afin d’assoir son contrôle personnel sur le football tunisien et de pouvoir jouer au bon dieu distributeur de titres … volés à l’Espérance, à commencer par celui de la saison dernière, pour ne pas remonter à ceux de 2013 (« championnat de la honte » … dixit le président du club vainqueur), 2015 (« Harrouch a fait un match honnête et le CA méritait la victoire » dixit le père spirituel Jarii dans une entrevue télévisée) et 2016 (« la balance des pouvoirs » … dixit un dirigeant étoilé), alors que celui de cette saison était prédestiné à « celle qui est revenue plus forte », après un mercato estival mené avec l’aide et en pleine coordination avec le Jarii, qui les a déjà accueillis à la veille d’un derby il y a quelques saisons pour « rassurer ou plutôt garantir à l’ensemble des joueurs et du staff technique leurs émoluments, tout en [les] exhortant à se concentrer sur le terrain », et qui a bien mené la bataille au niveau de la FIFA, en évitant au club la sanction d’interdiction d’acheter des joueurs, qui tombera juste après la clôture du mercato bien évidemment, et auprès de la Confédération africaine de football (CAF), en lui avançant des sommes, indues, tout comme pour l’Étoile Sportive du Sahel (ESS) du reste, qui ne seront pas remboursées dans les temps prévus bien évidemment avec la FTF qui présente un déficit conséquent lors du dernier exercice financier (le cas échéant, cela demeure une atteinte grave à la neutralité de la FTF), après l’élimination toute aussi annoncée pour manque d’arguments footballistiques, bien évidemment.
C’est ainsi qu’à la conférence de presse, Cardoso a émis un discours poignant supposé réveiller les irresponsables du football tunisien de leur léthargie, alors que tous les indicateurs de notre sport roi sont au rouge depuis bien longtemps, sans qu’aucun « étranger » n’ait à nous l’apprendre, rappelant le spectacle désolant du derby, qui a été l’apothéose d’un parcours incroyablement bien mené pour détruire notre football en nous imposant un « bandit » incontrôlable à dicter ses règles du jeu, tout en pleurnichant et en se présentant comme l’antithèse de « l’organisation » football et en prenant une position victimaire.
Mais c’était sans compter sur les chroniqueuLs de la dernière heure pour faire diversion sur le vrai sujet, qui sont les débordements des supporters mais aussi des dirigeants et joueurs du CA qui ont donné un spectacle désolant du football tunisien, à l’image d’un Bedoui, qui accuse Cardoso de provocation (il doit être le seul avec les autres malades de l’Espérance à l’avoir vu … car les autres agressions, sur terrain et en dehors, l’étaient tout autant … j’imagine), mais aussi des Gahbiche et la chorale des compagnons d’arme « 3aqliesques » des Zmerli, S. Sellimi, Ben Khelil et cie, reprenant en chœur le discours gerbant de leurs acolytes de la Wataniya 2, en faisant un rapprochement inexistant entre le comportement des supporters Sang et Or dans leur élan festif au match aller qui a fait le tour du monde et pour cause (on comprend que cela a fait beaucoup de dégâts chez certains qui ont passé leur temps à rabâcher la risée du meilleur public en Tunisie … des « 10 millions qui l’ont aimée »), avec celui chargé et mesquin des supporters clubistes entre autres avec tous les dépassements notés et que tout un chacun a pu constater au dernier derby par ses propres yeux … ou comment mélanger le bon grain avec l’ivraie de manière aussi bête et flagrante tout en se pensant si subtiles et insidieux ! De telles acrobaties intellectuelles sont la preuve, non pas d’une mauvaise foi manifeste seulement, mais d’un sentiment de culpabilité inavoué.
K.B.