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CAN 2012 – Entre rêves et réalités

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La CAN 2012 promet d’être inédite. Le tournoi majeur du continent Africain, débutant le 21 Janvier prochain au Gabon et en Guinée Équatoriale nous apportera, certainement, son lot de confirmations et de surprises.
Inédite, déjà, parce que 5 grands ne seront pas au rendez vous. A commencer par le sextuple vainqueur et Champion en titre, l’Égypte. Les pharaons, dans de petits souliers, sont sortis des éliminatoires par la petite porte face à un des petits poucets du continent à savoir le Niger. L’Egypte oui mais pas uniquement. Les lions indomptables du Cameroun manqueront aussi à l’appel, tout comme les Fennecs d’Algérie ou les Super Eagles du Nigeria, sans oublier les Bafana du pays de Nelson Mandela.
Inédite, aussi, parce que certaines équipes se redécouvrent à l’instar du Mali ou encore du Sénégal tombeur du Cameroun à plate couture.
Nous essayerons de faire le tour des nations qualifiées à ce tournoi pour tenter de prévisualiser la nouvelle cartographie du football Africain à deux jours du coup d’envoi.

Les favoris classiques :

Qu’il s’agisse de la Côte d’Ivoire ou du Ghana, le statut de favori a, de tous temps, été une étiquette collée à leur dossard. De par le football pratiqué ou, encore, le nombre de joueurs exportés vers les plus grands championnats européens. Même si les deux nations sont restées, depuis un bail, loin de la marche suprême, elles ont été, néanmoins, toujours proches du podium.
Les Eléphants, emmenés par l’infatigable Didier Drogba, caressent, à nouveau, le rêve du sacre suprême après trois tentatives infructueuses en 2006, 2008 et 2010. Et les arguments ne manquent pas pour le coach, local cette fois, François Zahoui avec des garçons bien confirmés dans le gotha mondial. Les frères Touré (Kolo et Yaya), Didier Zokora, Emmanuel Eboué, Salomon Kalou, Gervinho ou encore Kader Keita, en compagnie de Drogba peuvent mener très haut la sélection Ivoirienne malgré la présence de pas moins de 9 novices, à l’instar de Didier Ya Konan (Hannovre 96 – All), qui viennent réduire la moyenne d’âge un peu élevée de cette équipe.

De leur côté, les black stars, conduits par les frères Ayew (André et Jordan) sont plus jeunes et commencent à crever l’écran partout en Europe à l’instar de Muntari (même s’il peine à se retrouver à l’Inter), Gyan, K. Asamoah. Et l’apport des vétérans tels que John Mensah ou Isaac Vorsah ne sera pas des moindres pour bien encadrer la fougue de ces jeunes. Et même si la sélection Ghanéenne notera l’absence du milanais K. P. Boateng, nous pensons que cela n’influencera pas énormément la marche de cette équipe bourrée de talents et qui pratique un football fantaisie à merveille. D’ailleurs, la plupart de cette équipe a vécu la dernière finale de 2010 et en aura certainement appris beaucoup d’enseignements qui apporteront un certain réalisme à la performance collective des Ghanéens.

Les revenants :

Là, il s’agira, plutôt, de grandes nations du football Africain qui se sont, longtemps, éloignées des joutes continentales ou qui y ont eu des passages figuratifs à l’instar du Maroc, du Sénégal ou, encore, de la Tunisie.

Les lions de l’Atlas, champions en 1976 n’ont plus eu de réussite depuis une certaine finale perdue en 2004. Ils ont, parfois, eu des participations de figuration indignes d’une nation qui a, de tous temps, donné naissance à de bons joueurs (Timoumi, Bouderbala, Sektioui, …). Mais l’arrivée du Belge Eric Gerets a, littéralement, métamorphosé l’équipe. Avec un mélange de chevronnés (Kharja – Chammakh, …) et de jeunôts (Belhanda – Benattia – Saidi – Taarabt – …), la sélection marocaine démontre, à chaque sortie, une amélioration nette. Une progression tactique combinée avec une technicité raffinée et une condition athlétique parfaite donnent à la sélection du royaume une nouvelle dimension plus attrayante qui la place dans le rang des favoris.

Les lions de la Terenga, eux, sont absents depuis une année 2002 glorieuse (quart de finale de la coupe du monde) sous la houlette de Bruno Metsu. Longtemps oubliés, les héritiers de Jules Bokandé reviennent à la charge avec brio en éliminant le Cameroun.
Conduits par Amara Traouré, les Sénégalais ont complètement changé de visage. Des cadres, il n’en reste plus que Mamadou Niang (Al Sadd – QTR) et Souleymane Diawara (OM – FRA). Pour le reste c’est du sang neuf. Pas de grands joueurs parmi les nouveaux à l’exception de la pépite de Freiboug, Papis Demba Cissé ou, encore, le lillois Moussa Sow, buteur de la Ligue 1 pour la saison écoulée. Et, même, si l’on manque de repères pour jauger cette équipe, l’on est en mesure, en fonction de ses résultats aux éliminatoires, de la placer parmi les outsiders les plus sérieux.

Côté Tunisie, il s’agit d’une nation qui revient du purgatoire. Après le succès historique de 2004, les aigles de Carthage n’ont jamais réussi à porter le costume de client sérieux. Les participations de 2006, 2008 ou 2010 ont été chimériques pour les nordistes du continent. Mais la révolution semble avoir redonné espoir au club Tunisie. Victorieux de la compétition cadette, les protégés de Sami Trabelsi appréhendent la compétition reine avec beaucoup d’espoir mais, également, beaucoup de prudence. Sans cadres majeurs comparables à leurs homologues d’Afrique noire, ou encore du Maroc, le club Tunisie présente un mélange hybride d’expérience et de jeunesse. La présence de Hagui et Chedly (seuls rescapés de 2004) doit donner un élan d’expérience à cette équipe jeune. Aussi, la présence de 6 champions d’Afrique des clubs donne de la dimension à cette équipe. Des jeunes comme Darragi, Msakni ou encore, Dhaouadi constituent un atout non négligeable pour le coach. Des joueurs qui ont sillonné l’Afrique sous toutes ses couleurs avec leurs clubs respectifs (un lauréat et un finaliste). En tout cas, les Aigles de Carthage revêtent bien, cette fois, la tunique d’outsider à prendre au sérieux.

Ainsi, nous avons fait le tour des principaux favoris du tournoi. Il reste, quand même, à diagnostiquer les éventuelles surprises qui pourraient venir du côté du Gabon, de la Zambie ou encore de la Guinée. Sans oublier une énigme nommée Mali. Nous y reviendrons.

Iheb Ben Salem
Ecrit par

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