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CMC 2019, redescendre sur terre

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Je suis sans mot pour décrire ma joie, mon bonheur et mon ivresse suite à la dernière victoire historique, à tous points de vue, de notre « Dawla » contre le club hôte d’Al Sadd à la Coupe du Monde des Clubs (CMC) Qatar 2019.

Non pas que ce gain représente la première victoire de l’Espérance Sportive de Tunis (EST) pour sa troisième participation dans ladite prestigieuse joute, après 2011 au Japon et 2018 aux Émirats Arabes Unis (bilan de quatre défaites [Al Sadd, Monterrey, Al Ain et Al Hilal] et un nul [Guadalajara], quand bien même bonifié au final grâce à une supériorité aux tirs au but), ni que le score fut retentissant (6-2) avec un record absolu établi pour la plus large victoire en CMC, encore moins pour la revanche prise sur le sol même du club qatari qui nous a acculés à notre première défaite en 2011, mais plus encore, pour pouvoir critiquer sereinement notre participation loin des suspicions … « tanbiresques » auxquelles les adeptes du statu quo et du tout-est beau-dans-le-meilleur-des-mondes sont bien agrippés.

Oui, vous l’avez bien deviné, ce billet provient d’un éternel insatisfait, d’un malade de … la visée permanente de l’excellence, du surpassement et des consécrations, bref de l’esprit espérantiste. Alors esprits … « 3aqliesques », vous l’avez bien compris, cette critique n’est pas pour vous … où que vous vous placiez dans le giron du club centenaire.

« Il vaut mieux travailler dans la victoire … »

Dixit Moine Chaabani et c’est exactement le sens que j’aimerais donner à cette dernière participation. On nous a tellement rassurés sur les leçons tirées des dernières participations que nous avons bien cru aux chances de passer, cette fois, aux demi-finales voire plus tard en finale et ce, indépendamment de la qualité de l’adversaire. Encore plus est quand ce dernier ne représente que le champion d’Asie.

Quand on participe à une CMC, je ne pensais pas qu’on pouvait s’attendre à un calibre digne de notre troisième division nationale. A priori, c’est la crème des clubs, les champions continentaux, les meilleurs qui y prennent part. Mieux, d’autres clubs moins lotis que l’Espérance, et africains et arabes, sont parvenus en finale même, comme le TP Mazembe, le Raja CA ou Al Ain … alors pourquoi pas l’Espérance?

Al Hilal, un match à « oublier » ?

Nous avons placé beaucoup d’espoirs sur ce premier match des quarts de finale de cette CMC 2019. Certains blablateront qu’Al Hilal regorge de joueurs d’un autre calibre … d’une autre planète … je renchérirais … que nos ambitions étaient démesurées et à la mesure de notre méconnaissance d’un adversaire stratosphérique, qui joue sur des vrais terrains et non sur des champs de patate (Sic!), qui dispose de moyens incommensurables (duh!) ou encore qui évolue dans un contexte où l’arbitrage est à des années lumières de celui qu’on voit dans notre championnat voire en Afrique (Re-Sic!). Foutaise! Que de subterfuges, que d’excuses, les uns aussi grotesques que les autres … pour un Espérantiste!

Contre Al Hilal, la défaite a été justement le fruit d’une très mauvaise préparation mentale, tactique voire physique.

Mentale, cela se voyait sur les visages crispés des joueurs Sang et Or dans le tunnel menant au terrain grâce au gros plan montré par le réalisateur de la retransmission en direct. Au départ, d’aucuns ont bien voulu confondre cela avec une concentration bien au rendez-vous, comparé aux traits décontractés des poulains d’Al Zaim. Il s’est avéré que les uns avaient la peur au ventre, pendant que les autres étaient bien sereins … et cela s’est bien matérialisé sur le terrain malheureusement.

Tactique, où Moine Chaabani n’a point aidé sa cause en présentant un ensemble et une approche déséquilibrés, à commencer par un problème d’appréciation fondamental que je ne cesserai de pointer, celui de donner la clé du milieu à un Coulibaly des plus inutiles sur tous les plans. Tout!

Alors que Ben Romdhane aurait pu garder sa place de sentinelle pour apporter une meilleure fluidité dans la remontée et la possession de balle pour mieux faire fonctionner le 433 et ce, pour ne pas parler d’un apport défensif à bonifier certes, mais bien meilleur à ne pas en douter. Pis encore, pendant que Derbali prenait de l’eau sur son côté droit là où et Coulibaly, surtout, est aux abonnés absents, et à un degré moindre Bonsu voire Badri (merci Faouzi Benzarti pour cette trouvaille qui a fait tache dans notre football, celle de demander aux ailiers de défendre le long de la ligne de touche jusqu’à celle du corner …) et après une mi-temps que les Bleus avaient maitrisée de bout en bout suite au désastre tactique avec des lignes espacées et les retards qui s’en suivent et en matière de replis et d’appuis, Moine attend le but de l’attaquant Gomis, rentré à la place du milieu Cuellar, pour retirer le maestro Benguit … qui évolue à gauche, pour le changer par Fadaa et passer à un 4231 … sans aucun génie dans la transmission!

Puis c’est au tour de Bonsu de faire les frais des errements tactiques de toute l’équipe à céder sa place à Khenissi … pour disloquer encore plus l’équipe, tout en gardant le seul, the only Coulibaly dans la régie avec un 4132 qui s’apparente plus à un 4114! Et ce n’est qu’en fin de match qu’on a vu El Houni, le futur héros mais à la performance méconnaissable, de faire de la place à … Ben Saha, celui qui revient d’une blessure après une éternité! Bref, un match complètement raté tactiquement sur tous les plans!

Physique, car au-delà des éléments mentaux et tactiques plus haut qui te coupent les reins, force est de constater qu’aucune leçon n’a été tirée de notre passé mondial … voire continental quant à l’importance de garder le rythme des matchs afin que le groupe reste compétitif sur le plan physique (et mental). Entre vendredi 06 décembre contre la JS Kabylie et samedi 14 décembre contre Al Hilal, un match de championnat n’aurait point été de trop. Il aurait d’ailleurs sans le moindre d’un doute pu contribuer à également dégager le groupe de la pression et l’attente du match contre Al Hilal …

Al Sadd, choix et perspectives

Au-delà de l’ampleur du score et de la tournure favorable du match, il est important de s’attarder de nouveau sur les choix de Moine qui me semblent incompréhensibles … pour les seuls éléments à ma disposition, à savoir les qualités intrinsèques et les performances individuelles contre Al Hilal.

Au-delà même du vote concordant des internautes Sang et Or, avec Ben Cherifia, Yaacoubi a été sûrement le meilleur Espérantiste contre Al Hilal. Le retour de Chammam à l’équipe titulaire contre Al Sadd est du reste compréhensible pour multiples raisons … mais certainement pas aux dépens de Dali. Chetti a été inexistant et inefficace au premier match … n’y avait-il pas de la place pour le faire reposer surtout que le choix se porterait sur « El Capitano » pour le remplacer, le cas échéant, si on se fie à la liste nominative choisie, laquelle ne fait l’objet d’aucune critique à mon sens soi dit en passant? Est-ce un signe par ailleurs si Derbali et Bedrane ont été fautifs sur les penalties généreux sinon inexistant (le deuxième)?

Je passe sur Coulibaly, dont la qualité intrinsèque peut toujours être débattue (sic!), mais dont la sortie a été horriblissime contre Al Hilal mais qui se retrouve reconduit, pour voir Ben Romdhane prendre la place de titulaire à Benguit, dont la rentrée a coïncidé avec un caviar pour le sixième but Sang et Or … pour être le seul milieu passeur décisif de la rencontre, de la participation!

Enfin, faut-il du reste se contenter d’un « maigre » 3-2 au tableau des scores, en évoluant en supériorité (11 contre 10) contre une équipe à la dérive et ce, après avoir mené 3-0? Cette incapacité de profiter de la supériorité numérique des nôtres qu’on a bien remarquée notamment lors de la dernière édition africaine (face à la « Fugueuse » à Casablanca et au TP Mazembe à Tunis notamment) est loin de donner des assurances face à la solidité du groupe.

L’Espérance de nos espérances

Sans revenir au dernier billet où un tour d’horizon de l’effectif a été établi pour définir les points à améliorer (profondeur du milieu et les positions latérales de la défense notamment), sans oublier le propos essentiel sur l’état d’esprit qui doit animer les joueurs dans toutes les rencontres et en toutes circonstances, j’aimerais voir notre équipe continuer à prendre de la dimension et à aller de l’avant dans la quête, pourquoi pas, de la Coupe du Monde des clubs.

Un rêve certes, mais qui va devenir encore plus difficile à réaliser avec le passage à 24 équipes en 2021. Il n’en demeure pas moins, que nous n’avons pas le droit ni de dormir sur nos lauriers ni d’abandonner de croire à nos chances jusqu’au bout quels que soient les enjeux.

K.BAMRI

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