C’est un ogre à l’échelle continentale. Al Ahly s’est qualifié pour la 12e fois de son histoire en finale de la Ligue des champions de la CAF. Le club égyptien trône sur le continent avec huit succès largement devant le Zamalek et le TP Mazembe, cinq titres. Il souffle l’esprit du succès africain sur l’équipe du Caire. 111 ans et 6 mois que le club aux quarante Championnats gagnés a vu le jour… En 1907, comme le MC Alger en Algérie, le club est d’abord un outil de lutte contre la colonisation créé par des étudiants. En arabe, « Al Ahly » signifie « le national ». L’histoire est en marche. Et rien n’arrêtera l’équipe la plus populaire du pays. Son aura croît à partir de 1948 où Al Ahly remporte les dix premiers Championnats de la jeune ligue nationale.

 

Avec près de 60 millions de supporters dans le monde dont 4 millions sur Twitter et 3.5 sur Instagram, Al Ahly est le « club du peuple » avec une renommée incomparable symbolisée par des joueurs fantastiques passés dans ses rangs : Mokhtar El Tetsh, Refaat El Fanagily, El Khatib ou encore Mohamed Aboutrika… L’institution africaine avait été endeuillée après le drame de Port-Saïd en 2012, des affrontements ayant alors fait 74 morts et des centaines de blessés, après un match de Championnat entre Al-Masry à Al-Ahly. Le club, détruit par cette tragédie, a été condamné à jouer ses matches de Ligue des champions à huis clos pendant plusieurs saisons avant de progressivement retrouver une forme de normalité. Toujours sur le devant de scène, Al Ahly possède une attractivité incomparable sur le continent. La direction du club égyptien a récemment officialisé l’accord portant sur un nouveau contrat de sponsoring maillot. 30 millions de dollars sur quatre ans, encore un record africain…

Avec plus de 99 ans d’existence, le club est considéré, à l’instar de la Juventus, comme une Vieille Dame éternelle. Le “Taraji” (“Espérance” en français) est une institution, le plus beau palmarès de Tunisie, mais aussi l’un des plus complets du continent africain. Comme le Ahly du Caire, le club est largement comparable à des écuries de L1. «Il y a un vrai engouement pour l’Espérance. Les gens aiment leur club. C’est un club vraiment bien structuré, et je pense que beaucoup de gens ne sont pas au courant du niveau de professionnalisme de l’EST», nous a confié l’ex-international algérien Anthar Yahia, passé au club en 2013. Le niveau a toujours été très bon. «L’Espérance peut rivaliser avec des équipes de Ligue 1. C’est souvent l’ossature de l’équipe de Tunisie, il y a pas mal d’internationaux, et l’Espérance a la culture de la gagne», poursuit Anthar Yahia. 

Moins fournie au niveau du palmarès que les Cairotes, l’Espérance demeure un spécialiste africain avec notamment deux participations phares en 1994 et 2011 où le club de Tunis est resté invaincu lors de toute la compétition. Mais les Sang et Or détiennent aussi un triste record avec le plus grand nombre de défaites en finale (4).

L’Espérance, c’est aussi des grands noms qui ont jalonné le parcours d’excellence du club du quartier de Bab Souika à Tunis. Il y a le must avec Tarek Dhiab, Ballon d’Or africain 1977, et d’autres aussi célèbres (Darragi, Ben Yahia, Msakni, Chokri El Ouaer…). Une réputation mondiale pour une institution qui fêtera son centenaire le 15 janvier prochain au cours d’un match de gala où le FC Barcelone est espéré.