Une première plutôt décevante
L’Espérance Sportive de Tunis n’a finalement pas réussi sa première participation en coupe du monde des clubs. Plus encore que les regrets du premier match face à Al Sadd du Qatar perdu cruellement sur le score de 2-1 avec des circonstances atténuantes, c’est l’amertume du match de classement contre les mexicains du football club de Monterrey, tombeurs des Sang et Or (3-2) qui est encore plus grande et qui a fait que cette coupe du monde des clubs 2011 soit une grosse déception pour le champion d’Afrique.
Même si la première confrontation contre les qataris avait révélé une envie de bien faire chez les espérantistes malgré un insurmontable facteur malchance, ils sont cependant a réprimander pour leur piètre prestation face à Monterrey FC notamment au niveau de la conviction, de la rage de vaincre et de la volonté de rachat. Pire encore quand on assiste, abasourdis, à un remake des fautes défensives individuelles de marquage et de placement le moins qu’on puisse qualifier d’élémentaires. Le haut niveau a finalement mis à nu des lacunes espérantistes à corriger impérativement dans les tous prochains jours si les Sang et Or veulent réitérer leur saison 2010-2011 et se retrouver à nouveau doublement champion de Tunisie et d’Afrique et par conséquent gagner un nouveau billet pour la coupe du monde des clubs 2012.
Consolider l’édifice mis en place
Maintenant que la coupe du monde des clubs a vécu, il ne s’agit pas de tout remettre en cause, de tout démolir. Loin de là! Ce que l’Espérance Sportive de Tunis a acquis en un peu moins d’une année n’est pas négligeable. Au contraire. Le doyen tunisien est un club phare en Afrique, à la renommée internationale depuis longtemps déjà et qui a confirmé son prestige par un triplé historique il y a peu et qui a fait de lui l’un des rares clubs au monde à avoir raflé sur une seule saison les deux titres locaux et celui continental.
Ce qu’il y a lieu de faire c’est consolider les acquis et éradiquer les lacunes. Le travail accompli jusque là doit être encore plus approfondi pour perfectionner davantage les valeurs sûres et rehausser le niveau technique des moins performants. C’est que l’ambition doit avoir ses moyens et ses raisons.
Nous ne prétendons point détenir la vérité. Mais ce qu’il nous a été donné de constater à Nagoya nous laisse quand bien même perplexes quant à une certaine suffisance au niveau de la valeur de quelques éléments de l’effectif actuel des Sang et Or et des choix techniques conséquents. Le niveau de la compétition locale et même celui de l’Afrique ne peuvent constituer à eux seuls le baromètre de la valeur de l’Espérance Sportive de Tunis. Il y a lieu de viser plus haut et faire les choix qui s’y imposent.
Être courageux et méthodique
Aujourd’hui, l’Espérance n’a plus rien à démontrer en tant que club. Son organisation est quasi parfaite et la coordination technico -administrative tend vers l’excellence et le projet « Espérance, horizons 2019 » n’en apportera que plus de professionnalisme au club. Toujours est-il que dans toute cette vision futuriste, il y a des urgences à traiter dans la continuité. L’équipe professionnelle de football doit faire l’objet d’une analyse réaliste, sans détours. Détecter les points faibles récurrents et étudier les alternatives qui pourraient apporter le plus à l’équipe fanion qui reste le porte drapeau du club. Nous ne nous hasarderons pas à citer nommément des joueurs, qu’ils soient bons ou moins bons, mais les faiblesses sont criardes. Elles sont décelables par les profanes. Maâloul et Hamdi Meddeb n’ont besoin de personne pour faire l’inventaire d’une année pourtant faste. Mais l’excellence nécessite parfois des décisions urgentes et courageuses. Les compartiments et les postes pénalisant la progression de l’équipe sont évidents. Les temps ne sont plus aux sentiments car il y va du seul et suprême intérêt de l’Espérance.
Nous sommes aux portes du mercato hivernal. Il suffit d’être méthodique pour se ré-armer et repartir du bon pied.
